Depuis sa découverte en 1994, la grotte Chauvet a fait l’objet de nombreuses datations radiométriques (Quilès et al., 2016) à la fois sur les restes archéologiques (charbons…), paléontologiques (os…) mais aussi sur des objets géologiques (stalagmites, paroi…). Sur la zone de l’entrée préhistorique, des datations ont notamment permis de contraindre efficacement la chronologie de la fermeture de la cavité. Ces dates d’abord réalisées sur des calcites scellant le dépôt d’écroulement (Genty, 2005) ont été complétées par des dates 36Cl sur les niches surplombant la paléo-entrée (Sadier et al., 2012). Dans le même temps, des relevés 3D par lasergrammétrie ont permis de mieux contraindre les limites géomorphologiques du dépôt qui a scellé définitivement l’entrée de la cavité (Delannoy et al., 2010, 2020 ; Jaillet et al., 2017 ; Kemper et al., 2022). Cette analyse géomorphologique conduite à la fois sur des cartes, des coupes et sur des modèles 3D surfacique RTI (Réseau de Triangles Irréguliers), permet d’identifier plusieurs surfaces- repères, c’est à dire des surfaces correspondant à une temporalité fixe et synchrone (ex : une niche d’arrachement) ou une temporalité diachrone (ex : un tablier d’éboulis progradant). Ces surfaces sont rattachées au modèle chronologique contraint à la fois par l’emboitement des objets (chronologie relative) et par les dates réalisées sur le site (chronologie absolue). Nous proposons ici une visualisation de cette chronologie relative, drapée sur le modèle 3D de la zone d’entrée de la grotte Chauvet. Cette visualisation 4D (3D + temps) constitue une nouvelle méthode d’analyse de la succession des évènements qui ont conduit à la mise en place du paysage actuel. Elle offre la possibilité de mieux associer les différents objets (surfaces) sur la base de leur géométrie et de leur âge. Cette démarche pourrait s’avérer être un outil complémentaire efficace à la reconstitution des paléo-paysages (visualisation par surfaces repères) et à l’orientation des futures stratégies d’échantillonnage.