Implication sur les occupations et sur la conservation des vestiges
La conservation exceptionnelle de la grotte Chauvet-Pont d’Arc, mondialement connue pour ses représentations pariétales, est largement due à la fermeture précoce de son porche. Notre étude montre que cette dernière n’a pas été seulement brutale mais s’inscrit dans une longue évolution morphologique du secteur d’entrée. Ainsi, le colmatage débute par des éboulis cryoclastiques qui s’étalent à l’intérieur de la cavité par solifluxion. Parmi eux, l’éboulis inférieur renferme un niveau de charbons datés de l’Aurignacien. Puis un écroulement polyphasé de la corniche ferme définitivement la grotte vers 21,5 ± 1 ka. Par la suite, la sédimentation est d’abord essentiellement régie par des ruissellements qui édifient un cône d’atterrissement dans la salle Brunel, puis par des concrétionnements qui, à partir de la transition Glaciaire-Post-Glaciaire, se superposent à tous les faciès. Hommes et animaux pénètrent dans la cavité par un porche largement ouvert à l’Aurignacien. Au Gravettien en revanche, le comblement partiel de l’accès les oblige à ne rentrer que par la seule partie est de ce porche. Une fois la grotte fermée, les sols paléolithiques de la Salle des Bauges, peu perturbés, conservent en surface leurs vestiges, tandis que ceux de la Salle Brunel sont masqués par des atterrissements.