Un premier ensemble de stalagmites et de planchers stalagmitiques prélevés dans la grotte Chauvet (Vallon-Pont-d’Arc, Ardèche) a été daté par des méthodes radiométriques par spectrométrie de masse (U/Th et 14C). Parallèlement, des analyses d’isotopes stables (δ13C et δ18O) ont été effectuées sur plusieurs stalagmites et sur les eaux d’infiltration et les eaux de pluie (δ18O et δD). Ces résultats apportent, d’une part, des précisions sur la chronologie des divers événements qui ont marqué l’histoire géomorphologique de la grotte depuis 34 ha, et, d’autre part, ils permettent de reconstituer l’environnement climatique qui a perduré pendant la formation de ces stalagmites. Ainsi, la dernière déglaciation, le B0lling-Allerød (BA) et le Younger-Dryas (YD), a été mise en évidence de façon remarquable. Un événement climatique chaud et de courte durée a aussi été mis en évidence autour de 12, 15 ka, en plein milieu du YD. Les stalagmites de la grotte Chauvet constituent ainsi un enregistrement des variations environnementales continentales exceptionnel, comparable, dans sa résolution temporelle et dans sa sensibilité climatique, aux enregistrements glaciaires, marins ou lacustres de la même période, avec l’avantage, ici, d’avoir une chronologie absolue.