Avec soixante-seize mammouths, la grotte Chauvet est le deuxième sanctuaire quant au nombre de pachydermes figurés. Souvent, le tracé est réduit aux lignes essentielles. Le graphisme peut aussi témoigner d’une recherche naturaliste, avec un relatif souci du détail mais peu des proportions. Parmi les œuvres plus détaillées, toutes espèces confondues, la qualité esthétique de certaines serait sans équivalent à ce jour en Préhistoire. Mais, indépendamment des talents individuels, l’élaboration d’une telle décoration foisonnante est le reflet de l’implication d’un groupe. Deux principales phases de décor rattachées à l’Aurignacien sont reconnues mais, à la fin, tous les panneaux participent à un seul et même sanctuaire monumental. À l’inverse des félins pourtant aussi nombreux, le mammouth est rarement un thème central. Plus souvent, c’est une espèce d’accompagnement et d’encadrement, comme si sa puissance le tenait à l’écart des relations chasseur-gibier. En raison de leur très haute antiquité, les œuvres de Chauvet disposent encore de peu d’éléments de comparaison, bien que le mammouth soit l’animal le plus figuré de la vallée du Rhône à la Bourgogne. Les dessins de la baume Latrone dans les gorges du Gardon ont beaucoup d’analogies avec certains spécimens de Chauvet. Pour les autres sites, l ‘absence de similitude vraie conforte les âges plus récents proposés pour la plupart des grottes bourguignonnes et ardéchoises.