Les parois chauffées de la grotte Chauvet-Pont d’Arc (Ardèche, France) : caractérisation et chronologie

Abstract

Les recherches sur la taphonomie des parois ornées de la grotte Chauvet-Pont d’Arc ont conduit à l’identification et à l’étude détaillée de traces résultant d’un processus de chauffe : teintes rose et grise de la roche, écaillage et dépôts dus à la fumée. Ce faciès thermique a été observé aussi bien dans les premières salles, comportant majoritairement des peintures rouges, que dans les salles profondes où se trouvent la plupart des représentations réalisées au charbon de bois. Une étude paléothermométrique par thermoluminescence a été mise en œuvre sur des fragments de calcaire rubéfié collectés au sol ou sur les parois. Elle montre que la roche a été chauffée dans le passé à des températures comprises entre 300 et 375°C selon l’échantillon. Les données chronologiques, tant absolues (datation C14 des charbons) que relatives (relation avec les représentations pariétales) indiquent que les feux se rapportent principalement à l’Aurignacien. La fonction de ces feux reste inconnue : éclairage, ravivage de torche, production de colorant, ou encore de fumée ou de chaleur sans nécessité directe autre que symbolique, modification de l’état de surface de la paroi, protection vis-à-vis des ours qui fréquentaient la grotte en même temps que les hommes…

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